RÉPARER LES VIVANTS

Simon n’a que 19 ans lorsqu’un accident de route au retour d’une virée matinale en surf heurte brutalement sa ligne de vie. Déclaré en état de mort cérébrale, le voici pris dans les limbes de sa propre existence. Son cœur, lui, continue de battre. Au-delà de la tragédie s’ouvre déjà la perspective d’un don d’organe, soit l’occasion inespérée de prolonger une vie, celle de Claire, en attente d’une transplantation cardiaque. Adapté du roman de Maylis de Kerangal, unanimement salué par la critique, Réparer les vivants est un défi lancé au temps. Dans cette course effrénée pour la vie, histoires intimes et pratiques cliniques se croisent et s’unissent au fil d’une écriture happée par l’urgence.

Dans l’épure d’une mise en scène signée Sylvain Maurice, c’est le mouvement d’un tapis roulant qui rythme la mesure de ce cœur qui bat de mains en mains, du donneur au receveur. Par sa présence organique le comédien Vincent Dissez fait résonner chaque mot de son absolue nécessité. Des riffs de guitare orchestrent ce chant de « belle mort » qui s’élève, magnifiant la singularité du texte. L’élan de vie porté par une telle énergie laisse ainsi entendre toute la beauté du don, faisant de Réparer les vivants un de ces moments de théâtre dont la force nous frappe au corps et au cœur.

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