Jeanne Mordoj
Jeanne Mordoj est née en 1970 à Paris et passe toute son enfance en Bourgogne. Ses parents sont sculpteurs, recyclés dans l’élevage de chèvres. A 13 ans, elle est trainée à la ville pour une activité sociale : une école de cirque. Une passion immédiate suivie de 4 ans de pratique amateur à l’école des Saltimbanques de Chenôve : acrobatie, contorsion et jonglage. Elle entre à l’école des arts du cirque de Châlons-en-Champagne à 17 ans et en sort à 18 pour « inadaptabilité ». Débute alors l’apprentissage sur le tas et les tournées, 300 spectacles pendant 2 ans avec le Cirque Bidon, en roulottes et chevaux sur les routes d’Italie.
Autant de rencontres qui lui permettent de se confronter à des formes, des techniques et des espaces d’expression très diverses : la rue, l’improvisation ou encore la création collective.
En 1998, c’est la rupture des ligaments croisés. La blessure l’oblige à revisiter sa technique et sa pratique.
Elle investit son corps comme matière de cirque (manipulation d’objets avec les pieds, jonglage avec
de faux seins…). Elle développe sa propre poétique, une recherche intime, un voyage intérieur qui se superpose à l’itinérance du cirque. Tout en poursuivant des collaborations avec d’autres artistes (Grimm – Gulko, cie Cahin-Caha 2002- 2006), elle inaugure une série de solos dans lesquels chaque fois, elle s’en va creuser loin dans les plis de sa petite personne, sans forcément chercher à percer le mystère des choses qui surgissent. Chaque fois, le thème du féminin apparait. De préférence là où ça chatouille une société qui se drape dans des oripeaux de liberté. En 2000, l’association BAL devient la compagnie BAL.