CHUT

Un homme, sur le fil d’un équilibre précaire, seul, vacillant dans un environnement hostile : le flanc d’une montagne ? Non, le doux velours d’un tapis persan. Avec Chut, Fanny de Chaillé se joue de nos perceptions et nous convie à découvrir les rouages de l’art subtil et faussement maladroit du burlesque.

Chut, c’est la sensation d’un déséquilibre, jusqu’à ce moment précis où tout bascule. À travers ce numéro pour un acteur, Fanny de Chaillé s’est inspirée de la figure du romantique, pour chorégraphier le vertige et prendre un malin plaisir à tromper nos sens.
Nous partons à la rencontre de sommets inattendus, où les reliefs fictifs d’un tapis sont régis par les lois secrètes d’une anamorphose signée Nadia Lauro, donnant à voir l’illusion d’un paysage montagneux au milieu duquel évolue un comédien, Grégoire Monsaingeon.
Quel plaisir que de voir évoluer le corps de cet acteur génial qui ne parvient plus à tenir debout. L’esprit de Buster Keaton ou encore de Charlie Chaplin semble planer au-dessus de cette création car ici, maladresse et perte d’équilibre en tous genres composent les ingrédients donnant à la gaucherie le statut de grand art. Et comme toujours au théâtre, tout n’est qu’illusion et la dégringolade est forcément biaisée. Mais chut, pas un mot !

Et si derrière le glissement, c’était de la fragilité de notre époque dont il était ici question ?

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