MACHIN LA HERNIE

D’APRÈS LE ROMAN DE SONY LABOU TANSI

Attention ! Spectacle monstre. En adaptant le roman de l’auteur congolais Sony Labou Tansi, Jean-Paul Delore ravive, par un incroyable solo de Dieudonné Niangouna, l’incandescence d’une œuvre inclassable.

Machin la Hernie n’est pas un texte raisonnable. Aussi dense que le Congo, il fuse en tous sens tel un formidable labyrinthe dont les sentiers bifurquent. Véritable caisse de résonance amplifiée, cette fiction grotesque et sarcastique nous raconte l’état du monde, un état honteux dans lequel Martillimi Lopez, tyran paranoïaque, délirant malmené par les événements dont il est aussi le manipulateur, se retrouve abandonné dans un palais déserté tandis qu’il s’imagine toujours puissant. Dans la peau du dictateur, nous retrouvons l’immense auteur, metteur en scène et acteur congolais Dieudonné Niangouna. Accompagné à la guitare par Alexandre Meyer, le voici qui s’élance dans une litanie bouillonnante de mots. Par sa verve exceptionnelle, sa présence survoltée, l’acteur entre dans une transe radicale. Il incarne ainsi l’homme, incapable de se résigner, la peur au ventre, honteux et seul avec les mots de son interminable révolte, de sa lente agonie. Rebelle, incisif, entêtant, Machin la Hernie dresse une réflexion ironique et satirique sur la vanité du pouvoir et l’échec de la puissance, composant l’un de ces trop rares territoires où la prose est érigée en arme de combat.

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