Mon frère, ma princesse

« Un jour, je voudrais être maman, Nina. C’est ça que je voudrais. Et être une princesse, je voudrais bien… »

Adapté du livre éponyme de Catherine Zambon, Mon frère, ma princesse nous raconte l’histoire d’Alyan, petit garçon de cinq ans dont l’identité réelle n’est pas celle que la nature semble lui avoir confié. Ce dernier préférerait être une princesse ou une fée, avoir des cheveux longs et des tenues roses. Autour de lui, personne ne semble rien n’y comprendre, excepté Nina sa grande sœur, prête à le protéger envers et contre tous.

Associée à la précision et la justesse d’un jeu d’acteurs aux accents cinématographiques, la mise en scène millimétrée faite d’espaces épurés, dessine un univers scénographique en perpétuel mouvement reflétant l’apparente banalité des scènes de vie d’une famille dont l’équilibre tout entier semble pourtant vaciller.

Fable contemporaine délicate, Mon frère, ma princesse a la force des textes qui posent les grandes questions car au-delà de son quotidien, Alyan porte en lui la dimension d’un sujet bien plus universel. En quoi naître file ou naître garçon nous détermine dans notre identité ?

Quelle liberté avons-nous réellement à nous définir comme tel ? Et surtout quelle liberté nous laissons-nous et laissons-nous aux autres d’affirmer une identité propre ? Là où aujourd’hui encore s’exercent des normes sociales, familiales et culturelles, il semble important de rappeler l’impérieuse nécessité de laisser exister d’autres schémas, d’autres paroles et d’autres questions.